Lisane Nadeau

« Le 15 février dernier, c’était la Journée internationale du cancer de l’enfant.

Et pour moi, le 15 février 2018 c’était le 15e anniversaire de la guérison du cancer de mon fils.

15 ans plus tard? Non, 15 ans enfin ! Chaque nouvelle année nous éloigne de ce cauchemar qui aura duré plusieurs mois. Après 6 biopsies dont 5 ratées, 3 cycles de chimiothérapie et 20 traitements de radiothérapie, la rémission était enfin arrivée. Durant ses traitements, chaque minute d’attente devenait une pièce de puzzle gagnée pour en arriver à se construire un espace de vie, une image de survie, en attendant le prochain traitement.

La patience devient la priorité absolue pour accompagner son enfant face à tant d’incertitudes, de fatigue et d’épuisement. L’oubli de soi pour l’autre, pour sa survie à lui, devient un réflexe que tous parents découvrent face à la maladie de son enfant. Ce cauchemar m’aura appris à vivre le moment présent, chaque minute, chaque jour, ici et maintenant. Je sais que pour lui il n’est plus question de faire des concessions dans sa vie, non, il en a fait suffisamment pendant.

Si ce n’eut été du personnel soignant et médical qui nous a accompagnés, rassuré et traité, nous ne serions pas les mêmes aujourd’hui et lui non plus… À ma question : « Que peut-on faire pour l’aider? », l’oncologue nous avait répondu : « Aimez-le, tellement fort qu’il voudra rester et guérir… »

Aujourd’hui, est-ce à dire que le cancer de mon fils a changé ma vie? Oui, indiscutablement.

Chaque occasion devient un prétexte pour l’embrasser et lui dire : « Le sais-tu, combien je t’aime? »

Ce réflexe d’amour est rempli d’énergie, de vie et d’espoir.

Aujourd’hui devenu adulte, mon fils est heureux, en santé et il sait qu’il est aimé. » – Lisane Nadeau.